Mise à jour : 13 mai 2016

puce CLARERetour aux cinq programmes transversaux de CLARE

Présentation du programme

Les Écritures de l'Histoire 2016-2020

 

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Responsables

Lidwine Portes (MCF Études germaniques, CIRAMEC), Françoise Poulet (MCF Lettres, CEREC).

 puce CLARE Programme 2016-2020

L’exploration des rapports entre Histoire et fiction se poursuivra au cours du prochain quinquennal. D’ores et déjà, des manifestations réunissant des chercheurs et centrées sur un point précis de ce thème sont envisagées.
Les travaux engagés donneront lieu dès les prochains mois à plusieurs manifestations consacrées, sous diverses perspectives, à la question de la mise en récit ou en images de faits et réalités historiques :

Journée d’étude Écritures arabes : Discours factuels, discours fictionnels (responsable : Saïd Hammoud), 25 septembre 2014.


Colloque international Les architectures fictives : écriture et architecture de l’Antiquité à nos jours, organisé par Le Centre Paul-Albert Février et CLARE, Bordeaux, 23-25 octobre 2014 (responsables : Renaud Robert et Gaëlle Viard, Aix-Marseille).


Colloque international Itinérances spirituelles : écriture et mise en récit du voyage intérieur (XVe-XVIIIe siècles), organisé par Inès Kirschleger (BABEL, EA 2649, Université de Toulon) et Françoise Poulet (CEREC, EA 4593 CLARE), les 26-27-28 novembre 2014. Le colloque explorera les rapports entre histoire religieuse et mise en récit, voire en fiction, d’une expérience spirituelle subjective. Entre songe et récit, entre témoignage et fiction dévote, le voyage intérieur offre toute une gamme de possibles qui composent une infinité d’itinérances spirituelles.


Colloque La RDA dans le cinéma allemand contemporain, organisé à Poitiers par Hélène Camarade et Élizabeth Guilhamon en collaboration avec Hélène Yèche (Poitiers) et Matthias Steinle (Paris 3), mars 2015.


Projet circonscrit au XIXe siècle : Écritures de la nation (responsable : Béatrice Laville)

Si l’idée de nation a fait l’objet d’importants travaux historiques et historiographiques, ses rapports avec la littérature restent, en France, relativement peu abordés a fortiori pour la période couvrant un large XIXe siècle, de l’Empire à la première guerre mondiale. Il ne s’agira pas ou pas seulement de dresser une histoire littéraire ou une histoire des représentations littéraires de l’idée nationale, mais de comprendre le rôle singulier que la littérature a joué dans la construction politique de la nation - voire de l’identité nationale - et la manière dont elle traite un « objet » en cours de constitution. On envisagera moins les positionnements idéologiques de tel ou tel auteur que l’on ne mettra en tension les configurations du politique (à travers l’événement historique, les discours des sciences humaines) avec les formes littéraires et artistiques.
Ce projet sera mené durant tout le quinquennal en collaboration avec des chercheurs d’autres laboratoires de Bordeaux Montaigne (TELEM) et de Toulouse le Mirail (PLH) ; diverses manifestations seront organisées (publications, journées d’étude, colloques interdisciplinaires, séminaires). La réflexion sera ancrée sur le domaine littéraire mais s’ouvrira à d’autres domaines disciplinaires. Le projet pourra également interroger des représentations de la nation à l’étranger.


ARCHIVES 2011-2015

Responsables

- depuis 2013 : Lidwine Portes (MCF Études germaniques, CIRAMEC), Françoise Poulet (MCF Lettres, CEREC).

- jusqu'en 2012 : Denis Lopez (CEREC), Élizabeth Guilhamon (CIRAMEC), Pierre Sauvanet (ARTES)

Présentation

Histoire et littérature appartiennent toutes deux à ce que l’on appelle communément depuis le XIXe siècle les sciences humaines ; toutes deux engagent l’étude de textes et de pratiques artistiques produites au sein de communautés dont l’évolution s’inscrit dans la longue durée. Elles participent conjointement à la pérennisation de faits mémorables – qu’ils soient authentiques ou inventés – intimement liés à l’existence de l’homme, dans sa dimension individuelle et collective.

Depuis son apparition comme champ du savoir, la diffusion de l’histoire s’opère essentiellement par le canal de l’écrit ; elle se fait connaître par sa mise en récit, elle se laisse raconter, comme le révèle la polysémie du mot, qui désigne à la fois l’Histoire comme discipline, que le Trésor de la langue française définit comme la « science qui étudie, relate de façon rigoureuse le passé de l’humanité » – le mot prend volontiers dans ce cas une majuscule –, et l’histoire avec une minuscule, que ce même dictionnaire évoque comme un « récit concernant un fait historique ou ordinaire ; une narration d’événements fictifs ou non ». Dans cette dernière acception, histoire peut être synonyme de roman, fable, mémoire, conte, mythe, nouvelle, et de bien d’autres termes encore.

À ce titre, les écritures de l’histoire peuvent prendre des formes multiples qui convoquent des problématiques aussi anciennes que son apparition même. Tout récit historique raconte-t-il toujours ce qui s’est historiquement produit ? Qu’induit alors la déviation artistique opérée ? La mise en récit de l’histoire bannit-elle nécessairement l’histoire au sens de fiction ? Comment combler les blancs de l’histoire sans inventer (des faits, des discours, des pensées…) ? Antoine Furetière, dans son Dictionnaire universel (1690), définit l’histoire comme une « description, [une] narration des choses comme elles sont, ou des actions comme elles se sont passées, ou comme elles se pouvaient passer ». Une faille s’instaure entre ce qui a été et ce qui aurait pu avoir été, qui devient même abîme lorsqu’elle laisse place à la merveille, comme dans l’épopée, genre littéraire érigé au rang de modèle de référence, au même titre que les récits historiques, tout au long de l’âge classique. Cette faille devient plus manifeste encore dans les récits qui font la part belle à l’uchronie. Ainsi constate-t-on que la question de l’écriture de l’histoire se place au cœur de celle des genres littéraires.

L’historien est-il, au sens étymologique du terme, le témoin des choses vues, ou bien n’est-il qu’un fabulateur, voire un affabulateur, comme l’est le romancier ? Mais la fiction ne peut-elle pas être conçue comme un moyen oblique de saisir l’insaisissable vérité des faits ?

À n’en pas douter, le XXe siècle notamment a vu s’instaurer une convergence de plus en plus forte entre l’Histoire et la littérature : dans une Europe secouée par les guerres, la périodisation littéraire se calque souvent sur la périodisation historique. Les frontières entre Histoire et littérature ont tendance à se brouiller, si bien que ces champs du savoir peuvent apparaître tour à tour comme complémentaires ou concurrents. Quelle relation l’écrivain et l’artiste contemporains entretiennent-ils à l’Histoire lorsqu’ils travaillent avec des sources authentiques, des documents et matériaux traditionnellement utilisés par l’historiographie ? Ils contribuent à l’élaboration d’une lecture de l’histoire et à la construction d’un discours qui, à son tour, modèle l’Histoire. Enfin, pourquoi écrire l’Histoire ? Au delà de la volonté – et parfois de l’obsession – mémorielle, la fictionnalisation de l’histoire joue certainement un rôle pour notre présent en quête d’orientation. S’agit-il de puiser des réponses dans le passé et de définir un présent à l’aune de la reconstruction que l’on opère du passé ?

C’est la pluralité des écritures de l’histoire, envisagées en diachronie comme en synchronie, mais aussi la difficulté d’objectiver le réel et le temps, que cet axe de recherche souhaite étudier, en permettant aux approches des différentes disciplines représentées au sein de l’EA CLARE de se croiser. De même que les textes littéraires constituent des sources essentielles pour les historiens, l’histoire apparaît comme un angle d’études privilégié pour les spécialistes des lettres et des arts.

Réalisations

• Le thème des Écritures de l’histoire a mobilisé plusieurs équipes, qui ont privilégié tantôt l’approche historiographique, tantôt la dimension littéraire ou artistique.

 
 
2014, 10 octobre : Histoires du présent et présence de l'histoire (2) (JE, responsables : Élizabeth Guilhamon et Nicole Pelletier).
 
2013, 21 janvier : L'histoire par les lieux (SID, responsables : Hélène Camarade et Hugo Remark).
 
27 novembre 2013, L’année 1913 en Europe Centrale et Orientale, entre mythe et réalité  (SID, responsable : Pascale Melani).
 

2013, Histoire et fiction à l'âge classique (Séminaire commun CLARE/TELEM, responsables : Myriam Tsimbidy et Catherine Ramond, TELEM).

• Un ouvrage collectif, fruit de travaux relevant du quadriennal précédent, a vu le jour : Denis Lopez (dir.), Le Pouvoir et ses écritures, Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, coll. « Eidôlon », 101, 2013, 448 p. Dans la réflexion sur les relations entre l’art et la réalité, la question des écritures du pouvoir se situe à un point de croisement fécond. C’est du pouvoir politique qu’il s’agit principalement dans ce volume, dans l’appréciation des œuvres qu’il suscite. D’une position à l’autre, de celle de l’homme politique à celle de l’artiste, et inversement, avec ce mélange des fonctions qui peut exister, se révèlent en effet des interactions, se concrétise une relation privilégiée entre « la plume et l’épée », s’illustrent des fonctions particulières de la littérature et des arts, dans le cours de leur histoire, des corollaires nécessaires à l’exercice du pouvoir ou une part même de cet exercice.