Mise à jour : 9 nov. 2021

puce CLARERetour aux cinq programmes transversaux de CLARE

Bilan du programme

Le Partage des arts (janvier 2015 – juin 2020)


Responsables

Pierre Sauvanet (PR Esthétique), Pascale Melani (PR Langue et civilisations russes), Élise Pavy-Guilbert (MCF Langue et littérature XVIIIe siècle).

puce CLAREPrésentation du thème

  Ce programme à caractère exploratoire prend racine dans la configuration pluridisciplinaire de l’unité CLARE. Le principe qui le gouverne consiste à envisager les différents domaines artistiques (littérature, arts plastiques, sculpture, architecture, théâtre, musique, cinéma…) non pas de manière indépendante, mais en les mettant en relation les uns avec les autres, en déclinant les diverses modalités de leurs rencontres, de leurs chevauchements, du passage de l’un à l’autre, voire des conflits qui les opposent.

L’idée générale est d’interroger dans le cadre d’une démarche interdisciplinaire la notion de « partage » entre les arts, dans la filiation du paragone, comparaison et parallèle entre les arts qui naît durant l’Antiquité, se diffuse à la Renaissance, se perpétue à l’âge classique et se renouvelle à l’époque contemporaine. Il s’agira ainsi d’examiner : ce que les arts ont en commun et ce qui les distingue, leurs manières spécifiques de rendre compte du réel, les liens tissés avec l’imaginaire, les rapports qu’ils ont entretenus entre eux suivant les époques, les pays. On s’intéressera également aux conditions sociales de leur développement, à leur relation avec la technique, aux dualités fondatrices (l’idée/la représentation, le sujet/l’exécution, l’idéal/le faire), ainsi qu’aux frontières entre l’art et l’artisanat.

Il s’agit à la fois de construire un espace d’intermédialité permettant d’appréhender les phénomènes artistiques complexes plus « marginaux » (bande dessinée, cinéma, chanson…) sortant du champ traditionnel des « disciplines » artistiques, mais aussi de mener une réflexion surplombant les différences et les similarités entre les différents arts, ainsi que les différentes types de frontières — géographiques, linguistiques, historiques, culturelles.

Dans ce champ d’investigation entrent notamment :

  • La problématique du passage d’un genre à l’autre par la pratique de l’adaptation – picturale, sculpturale, architecturale, théâtrale, cinématographique, lyrique, chorégraphique…
  • Les « regards croisés » d’un art sur un autre ;
  • Les formes diverses sous lesquelles s’établit le contact entre les différents champs artistiques – littérature et peinture, littérature et architecture, littérature et musique, peinture et musique, littérature et estampe, peinture et gravure… et les différents « conflits d’intérêt » que ce contact peut engendrer, les hiérarchies éventuelles forgées, la problématique de la réception des arts ;
  • La question des échanges entre le domaine des arts et ceux de la philosophie, de la théologie, des sciences ;
  • L’idée de la synthèse des arts ;
  • Une réflexion sur la création des artistes qui pratiquent, à titre principal ou secondaire, plusieurs disciplines – écrivains-critique d’art, peintres-poètes, écrivains-musiciens, écrivains-metteurs en scène de théâtre/cinéma...

En somme, c'est bien ce que permet la polysémie du « partage » (déjà développée notamment par Jacques Rancière dans Le partage du sensible, terme qui renvoie à la fois à l’existence d’un commun et au découpage de places respectives). Il s'agit de penser en même temps, et dialectiquement, ce que les arts ont en partage (leurs convergences) et ce qui les départage (leurs divergences) — à chaque art sa part du partage.

Sous la triple responsabilité de Pascale Melani (professeure de Langue et civilisations russes, également responsable du Centre d'Études Slaves), Élise Pavy-Guilbert (maîtresse de conférences en Langue et littérature du XVIIIe siècle) et Pierre Sauvanet (professeur d'esthétique, également responsable de l'équipe interne ARTES), le programme aura en réalité convoqué de nombreux collègues de CLARE tout au long du quinquennal, et fait résonner la dimension artistique de toutes les composantes de CLARE.

puce CLARE Produits et activités de la recherche du thème

a) Bilan scientifique

Au moment du précédent quinquennal, ce nouveau thème pouvait apparaître comme encore largement programmatique, puisque seules deux actions concrètes avaient alors été  proposées : un séminaire consacré aux articles sur l’art dans l’Encyclopédie, et un projet de recherche sur le Grand Théâtre de Bordeaux comme lieu de rencontre des différents arts. Ce caractère embryonnaire avait d'ailleurs logiquement fait l'objet de réserves dans le précédent rapport de l'AERES :

« S’appuyant sur la structure pluridisciplinaire de CLARE, l’élaboration d’une thématique autour du « partage » des différents arts – ce qui les unit, ce qui les sépare ; le passage d’un genre d’art à un autre (poésie/musique ; roman/film ; tableau/sculpture...) – est certes apte à fédérer CLARE, car beaucoup de membres de l’unité pourraient y contribuer utilement. Mais le projet n’articule que quelques idées et ne débouche pas assez, pour le moment, sur des activités précises. [...]

Dans l’état actuel de la formulation, le programme est vague et vaste, mobilisant des notions à la mode (« intermédialité », « frontières »), sans définir d’objet identifiable. Le listage des champs d’investigation englobe l’ensemble des problématiques possibles dans la relation entre la totalité des arts, sans exclure les « marges » (bande dessinée, cinéma, chanson) et paraît au premier abord disproportionné par rapport au potentiel de CLARE, même pris dans sa globalité, alors qu’il s’agirait d’un thème parmi d’autres. »

En nous appuyant sur ces remarques, nous avons fait en sorte de « resserrer la focale » sur des points précis, à la fois thématiquement et historiquement, et de proposer un nombre suffisamment consistant d'actions allant dans le sens de ce fameux « partage » amphibologique, à la richesse duquel nous tenons malgré tout.

Entre janvier 2015 et juin 2020, un nombre croissant d'actions de CLARE se sont ainsi clairement inscrites dans l'axe thématique « Le partage des arts ». Certaines se sont développées au sein d'une équipe interne en particulier, d'autres ont valorisé la collaboration de plusieurs équipes, internes ou externes : c'est précisément à nouveau selon ce « partage » que sont présentées les actions ci-dessous. Il va de soi que nous ne faisons pas figurer ici les activités de recherche portant strictement sur un seul domaine artistique (auquel cas il faudrait quasiment tout mentionner), ni même celles qui, tout en convoquant plusieurs arts, n'auraient pas explicitement formulé la problématique de leur partage.

  • Actions spécifiques à une équipe

puce CLARE Le projet de recherche-action Moby-Dick est mené depuis 2017 par Pierre Baumann (voir bilan ARTES). L'une de ses spécificités est précisément de s'interroger en acte sur les différents mediums supports de la re-création du mythe de Melville, aussi bien visuels (dessin, peinture, sculpture, photographie, etc.) que sonores (session continue de lecture du livre, et mise en sons disponible sur le site soundcloud). Déjà le précédent projet (De Cibecue à Lemniscate, 2017) avait développé cette sensibilité à l'environnement sonore, et avait abouti à la réalisation d'un disque vinyle.

Voir 32 h, 1 an et 1 livre de recherche en arts, exposition retraçant le parcours éditorial du livre Dire Moby-Dick, par la recherche en arts, Pierre Baumann, UBM, 24 avril-4 mai 2018. Voir sites www.pierrebaumann.com et www.mobydickproject.com

puce CLARE Depuis 2017 également, Sandrine Dubouilh et Pauline Beaucé mènent à bien le projet  Théâtres et lieux de spectacle à Bordeaux et sa région : réalités et virtualités des espaces de loisirs urbains 18e-21e siècles (voir bilan ARTES). On aura noté que ce projet s'inscrit dans une réflexion à la fois sur la spécificité du théâtre comme art (par rapport à d'autres formes spectaculaires) et sur les relations esthétiques entre théâtre et architecture.

puce CLARE David Lynch et les arts, colloque international, Emmanuel Plasseraud, Clément Puget, Pierre Beylot (ARTES), 6-8 décembre 2017. Publication des actes dans la revue Ligeia. Dossiers sur l'art, 2018/2, n° 165-168.

Cinéaste qu'on ne présente plus, David Lynch est aussi peintre, photographe, créateur de bandes dessinées, de lithographies (exposition The Air is on fire, Fondation Cartier, 2007), musicien, réalisateur de vidéo-clips et de publicités, céramiste, designer, metteur en scène de vitrines, etc. Cette profusion créatrice, moins connue que les films, demandait à être explorée en profondeur, avec comme sous-titre « Entrées multiples dans le réseau intermédial lynchien » : il s’agissait précisément de questionner l’œuvre lynchienne en relation avec ce domaine des arts dans ses multiples dimensions.

puce CLARE Séminaire ARTES 2015-2018 : Les rythmes en arts

La notion de rythme apparaît comme idéale pour penser le partage des arts. Le grec rhuthmos désignant étymologiquement toute forme spatiale en mouvement, toute forme mobile, fluide, telle qu'elle est trans-formée par et dans le temps, l'aspect proprement rythmique d'un phénomène artistique peut surgir aussi bien dans les arts dits « de l'espace » que dans les arts dits « du temps » (distinction que la notion de rythme permet aussi de questionner, voire de dépasser). L'une des questions interdisciplinaires est notamment de définition : tous les artistes sans exception parlent bien de « rythme », mais entendent-ils la même chose par le même mot ? Qu'y a-t-il à la fois de commun et de distinct au sein de tous les rythmes en arts ? Faut-il donc penser le « rythme » artistique au singulier ou au pluriel ?

Ce séminaire (publié) aura été l'occasion d'un double croisement, en forme de chiasme :

- entre plusieurs domaines artistiques, bien sûr : rythmes architecturaux (Charlotte Lheureux, UC Louvain), cinématographiques (Camille Gendrault, Marguerite Vappereau), musicaux et théâtraux (Éléonore Martin), plastiques (Anne Bernex, Oriane Helbert), poétiques (avec Benoît de Cornulier), etc.

- mais aussi entre théorie et pratique, avec la participation d'artistes reconnus dans leur domaine, œuvrant dans plusieurs disciplines elles-mêmes croisées : Bernard Lubat en musique(s) bien sûr, mais aussi en parole(s), Yves Chaudouët (également percussionniste) en arts visuels mais aussi en arts de la scène et en écritures plurielles, Céline Domengie en art d'intervention mais aussi dans sa pratique même du yoga, Claude Margat (†) enfin, quelque part entre France et Chine, dans la sérénité propre de son écriture et de sa peinture.

puce CLARE Séminaire ARTES 2018-2021 : L'art d'interpréter l'art

Sans développer autant que précédemment, soulignons que le thème du séminaire a également été choisi pour son ancrage dans la problématique du partage des arts. L'interprétation doit en effet être pensée du point de vue d'une herméneutique générale, en fonction de ses différentes significations dans tous les domaines artistiques (arts plastiques, littérature, musique, théâtre, cinéma, etc.). Avec notamment la participation de Xavier Daverat, Jean-Pierre Esquenazi, Nathalie Heinich, etc.

  • Actions transversales à plusieurs équipes internes 

puce CLARE De Bordeaux à Saint-Pétersbourg, Marius Petipa (1818-1910) et le ballet « russe », Projet international de recherche soutenu par la région Nouvelle-Aquitaine (2014-2019).

Marius Petipa (1818 – 1910), danseur et chorégraphe français, né à Marseille en 1818 et mort à Saint-Pétersbourg en 1910, est considéré comme le fondateur du ballet classique. Il a dansé en 1843 – 1844 au Grand-Théâtre de Bordeaux. Ce programme de recherche s’est donné pour objectif d’effectuer, sur la base d’une coopération internationale, la première synthèse scientifique sur son œuvre, ignorée jusqu’alors des chercheurs, et une série de publications en partenariat avec plusieurs institutions culturelles russes. Dans ce cadre ont été organisés trois colloques internationaux : De Bordeaux à Saint-Pétersbourg, Marius Petipa et le ballet ‘russe’, en partenariat avec l’Opéra national de Bordeaux, Grand-Théâtre de Bordeaux, 21-22-23 octobre 2015 ; Hommage à Petipa, Académie du ballet russe Agrippina Vaganova, Saint-Pétersbourg, 11-12-13 mars 2018 ; Marius Petipa (1818-1910), entre romantisme, orientalisme et avant-garde, en partenariat avec le CEIAS, MSH Paris Nord, Saint-Denis, 18-19 octobre 2018. Le texte français des Écrits personnels de Marius Petipa (Mémoires et Journal) a été reconstitué à partir des manuscrits conservés dans les archives russes (Musée central du théâtre, Archives russes de littérature et d’art). Grâce à l’accord du Musée central du théâtre, le manuscrit original des Mémoires a pu être reproduit en fac simile. Les deux textes ont fait l’objet de commentaires critiques qui se fondent sur les acquis récents de la recherche internationale. Des documents issus des archives et bibliothèques russes viennent étayer les conclusions des chercheurs et enrichir l’iconographie qui comporte également des photographies inédites de Petipa et de sa famille. Ces publications intègrent des pièces conservées dans les archives locales (Archives départementales de la Gironde, Archives de Bordeaux Métropole) et autres archives françaises (Archives départementales de Loire Atlantique, archives de la Comédie-française). Pascale Melani a également participé à la nouvelle édition russe des Mémoires de Mairus Petipa : Marius Petipa. “Memuary” I dokumenty [Mémoires et documents], Moscou, éditions du Musée Bakhrouchine, éditions Navona, 2018, 224 p. Par ailleurs, trois recueils d’articles scientifiques ont été réalisés : De la France à la Russie, Marius Petipa (1818-1910) : Contexte, trajectoire, héritage, Toulouse, Slavica Occitania n°43, 2016, 521 p. ; À la recherche de Petipa. Un itinéraire franco-russe. Gros plan sur ‘La Bayadère’, Pessac, Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine, 2019, 159 p. (avec le concours de l’Académie du ballet russe Agrippina Vaganova) ; À la recherche de Petipa. Entre romantisme, orientalisme et avant-garde. Gros plan sur La Belle au Bois Dormant. Pessac, Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine, en cours de publication.

puce CLARE Écriture musicale, écriture picturale de la littérature et des arts, colloque, Béatrice Bloch, Apostolos Lampropoulos (TELEM), Pierre Garcia, 6-7 octobre 2016. Aide à la publication dans la revue Modernités (TELEM).

 puce CLARE Approche croisée sur les représentations des années 1970 en RFA, Journée d’étude, Claire Kaiser (CIRAMEC) et Clément Puget (ARTES), 3-4 avril 2018.

  • Actions communes à plusieurs équipes ou unités, internes et externes

puce CLARE Polémiquer – Provoquer – Scandaliser (dans les lettres et les arts), colloque international, Peter Kuon, Susan Winter, Béatrice Laville, Élisabeth Magne, Université de Salzbourg, 22-25 juin 2017.

puce CLARE L'art du jugement dans et sur les arts, colloque international, Peter Kuon, Pierre Sauvanet, avec l'Université de Salzbourg, 3-4 octobre 2019, MSHA.

Ces deux colloques, issus de la collaboration avec l'Université de Salzbourg, et en cours de publication, ont fait la part belle aux réflexions sur les convergences et divergences entre les arts.

puce CLARE 2016 (24 et 25 novembre) : colloque international Publier sur l’art, l’architecture et la ville : La Font de Saint-Yenne (1688-1771) et l’ambition d’une œuvre, co-organisation Guillaume Faroult (musée du Louvre), Florence Ferran (université de Cergy-Pontoise), Fabrice Moulin (université Paris Nanterre) et Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne), Paris, musée du Louvre. Colloque soutenu par le musée du Louvre et la SFEDS (Société Française d’Étude du Dix-huitième Siècle).

Actes du colloque parus dans les Diderot Studies, n° XXVI, Genève, Droz, 2016. « Introduction » par Florence Ferran, Fabrice Moulin et Élise Pavy-Guilbert, p. 3-19.

https://www.droz.org/france/fr/7027-9782600059770.html

puce CLARE 2017 : Sophie Marchand et Élise Pavy-Guilbert (dir.), L’Esprit de système au xviiie siècle, postface de Michel Delon, Paris, Hermann, « Les collections de la République des Lettres », 2017. « Introduction » par Sophie Marchand et Élise Pavy-Guilbert, p. 5-30.

Qu’ont en commun Diderot, D’Alembert et l’abbé de Saint-Pierre ? Voisenon et Pluche ? Fontenelle et Sade ? La Font de Saint-Yenne et Condillac ? Casanova et Buffon ? Batteux et Barruel ? Peu de choses réunit ces auteurs, sinon que tous, quel que soit leur domaine de réflexion, ont été amenés à se confronter à la question du système et à se prononcer sur sa nécessité, sa pertinence et sa valeur. À lire les études ici rassemblées, il apparaît que la pensée du système innerve tous les champs du savoir et de la création au XVIIIe siècle. Contrairement à une opinion généralement admise, les Lumières ne scellent pas la répudiation radicale de l’esprit de système. Tout en détruisant la philosophie systématique, les penseurs essaient de la mettre en œuvres, et en fictions, dans sa multiplicité. Tout est susceptible de devenir système : la morale et les lois ; la démographie et l’économie ; la médecine, les mathématiques, la chimie et le système métrique ; l’art militaire, la politique et la société ; la musique, la lecture et la langue. Les Lumières furent le siècle des systèmes plutôt que celui du système. Mais ce tropisme systématique étonnamment persistant ne signifie pas la permanence de la valeur qui lui est accordée : les systèmes omniprésents traduisent au contraire la perte de majesté du système, détrôné par d’autres manières de penser et d’écrire le monde et les hommes. La résistance au système se réalise au sein d’œuvres qui dispersent la cohérence, dénouent les hiérarchies et les valeurs pour permettre au lecteur de les reconfigurer. La fiction crée des systèmes paradoxaux et mouvants et s’appuie sur des formes – dialogues, discours, contes, critiques, drames et dictionnaires – qui tendent toujours à les relativiser. La littérature et la philosophie surtout créent des systèmes non pour fixer le mouvement de l’imagination et des idées, mais plutôt, à rebours, pour le déployer.

http://www.editions-hermann.fr/5123-lesprit-de-systeme-au-xviiie-siecle.html

puce CLARE 2017 (22, 23 et 24 mars) : colloque international Contre le luxe xviie-xviiie siècle, co-organisation Élise Pavy-Guilbert et Françoise Poulet, université Bordeaux Montaigne, CLARE (EA 4593)-Groupe CEREC et librairie Mollat.

Le luxe est une question débattue aux xviie et xviiie siècles. Luxe, faste, pompe et magnificence ont leurs vertus s’ils bâtissent un patrimoine et enrichissent le pays. Mais en quittant les domaines militaires et religieux pour l’espace civil de la vie mondaine, le luxe se lie alors au superflu, aux frivolités et à la luxure. Mesure de la distinction des rangs, il devient délétère. Morale, économie et politique se mêlent. Les lignes vacillent entre « bon » et « mauvais » luxe, luxe matériel et immatériel. Ce livre analyse l’évolution qui conduit vers la laïcisation de la condamnation du luxe et la séparation entre l’individu et le collectif. Il rejoint une interrogation sur les pouvoirs politiques de la fiction, apte à changer les valeurs.

Comité scientifique : Emmanuel Bury, Patrick Dandrey, Olivier Leplatre, Myriam Tsimbidy, Aurélia Gaillard, Florence Magnot-Ogilvy, Christophe Martin, Catherine Ramond et Céline Spector.

Colloque soutenu par la librairie Mollat et la Société Diderot et récompensé par la PSE (Politique Scientifique de l’Établissement) de l’université Bordeaux Montaigne (dotations).

Actes du colloque à paraître aux Classiques Garnier, « Rencontres – Le Siècle classique » en 2021.

https://classiques-garnier.com/contre-le-luxe-xviie-xviiie-siecle.html

puce CLARE 2018 : Fabrice Moulin, Élise Pavy-Guilbert et Pierre Wachenheim (dir.), numéro thématique Les Lieux de l’art, revue Dix-Huitième Siècle, revue annuelle publiée par la SFEDS avec le concours du CNL, Paris, La Découverte, n° 50, 2018. « Avant-Propos » par Fabrice Moulin, Élise Pavy-Guilbert et Pierre Wachenheim, p. 9-22.

Au XVIIIe siècle, l’œuvre d’art ne peut plus se penser séparément du lieu d’où elle surgit. Elle semble même construite par le lieu et le contexte d’exposition : le chef-d’œuvre n’existe que sur fond d’un décor de circonstances. Si le lieu conditionne la réception de l’œuvre et le jugement de goût, l’art s’émancipe parallèlement des « hauts lieux » qui le définissaient pour se diffuser dans les espaces de l’ordinaire, de la banalité voire de la trivialité et sur des supports divers qui accèdent ainsi à une légitimité et à une dignité. Mais ces transformations des lieux sont-elles le signe d’une authentique démocratisation de l’art ? Ce numéro cherche à saisir ces enjeux en s’interrogeant sur les lieux où l’art se fabrique, s’expose, se diffuse, mais aussi se discute, se modifie et s’imagine. Au-delà des espaces bien connus du Salon de l’Académie royale de Peinture et de Sculpture et du « musée », les Lumières conçoivent des lieux de l’art alternatifs au monde institutionnel : l’atelier, la boutique, le cabinet privé, la collection ou encore le boudoir, mais aussi les foires, les places, les rues et les « environs » des villes. L’art est « décentré », s’invite dans les territoires de la marge et contourne la mainmise de la souveraineté en faisant presque fi de son autorité. Ces modifications se réalisent au gré de la désacralisation de l’objet d’art, de son autonomisation, de sa circulation et de sa marchandisation progressive. Si l’œuvre et le lieu s’articulent et s’influencent si étroitement, c’est que la frontière s’estompe entre les lieux de l’art – pluriels, physiques, historiques, socio-culturels – et son lieu au sens poïétique du terme, premier et solitaire, où s’origine la création. Entre génies du lieu et lieu du génie, ce numéro offre au lecteur une sorte de géographie dynamique des arts, un panorama, au sens spatial du terme, qui enjambe la frontière entre les lieux historiques et les lieux imaginaires ou fictifs.

https://www.cairn.info/revue-dix-huitieme-siecle-2018-1.htm

puce CLARE 2018 (30, 31 mai et 1er juin), colloque international Femmes artistes à l’âge classique xviie-xviiie siècle – arts du dessin (peinture, sculpture, gravure, estampe), co-organisation Guillaume Faroult (musée du Louvre), Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne), Stéphane Pujol (université Paris Nanterre) et Patrick Wald Lasowski (université Paris 8). Lieux : université Paris Nanterre et musée du Louvre.

L’art au féminin n’est plus regardé comme une anomalie. Plusieurs expositions ont mis à l’honneur des artistes femmes des xviie et xviiie siècles. Notre époque leur rend hommage, distinguant certaines destinées et brandissant l’étendard de leur modernité. Mais ces artistes femmes célèbres éclipsent les autres, artistes de l’ombre. Mises à part quelques figures emblématiques, que savons-nous de ces nombreuses peintres de natures mortes, de portraits et de scènes de genre, de celles qui sculptent le marbre et inventent des techniques de gravure ? Par qui sont-elles guidées ? Quels réseaux de sociabilité artistique sont créés ? Cet ouvrage sonde leurs intentions afin d’examiner la place et le rôle des artistes femmes dans le monde de l’art à l’âge classique.

Comité scientifique : Michel Delon (Sorbonne université), Guillaume Faroult (musée du Louvre), Dena Goodman (university of Michigan), Huguette Krief (université de Provence), Élisabeth Lavezzi (université Rennes 2), Christophe Martin (université Paris Sorbonne), Madeleine Pinault Sorensen (musée du Louvre), Catriona Seth (university of Oxford, All Souls College), Richard Wrigley (university of Nottingham).

Colloque soutenu par le musée du Louvre et par la SFEDS (Société Française d’Étude du Dix-huitième Siècle). Actes à paraître aux Classiques Garnier, « Rencontres – Le dix-huitième siècle » en 2021.

https://classiques-garnier.com/femmes-artistes-a-l-age-classique-arts-du-dessin-peinture-sculpture-gravure.html

puce CLARE 2019 (10, 11 et 12 décembre), colloque international Écrivaines, écrivains au musée xixe-xxie siècle, co-organisation Martine Créac’h (université Paris 8), Guillaume Faroult (musée du Louvre), Juan Ibeas (université du Pays Basque en Espagne), Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne), Stéphane Pujol (université Toulouse Jean Jaurès), Lydia Vazquez (université du Pays Basque en Espagne) et Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), Paris, Archives nationales et musée du Louvre. (Ce colloque est le second volet du colloque Femmes artistes à l’âge classique xviie-xviiie siècle siècle de 2018).

Comité scientifique : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais), Michel Delon (Sorbonne université), Jérôme Farigoule (pôle muséal, ville de Tours), Guillaume Faroult (musée du Louvre), Catriona Seth (university of Oxford, All Souls College), Bernard Vouilloux (Sorbonne université).

Enfin, les rencontres Esthétique(s) Jazz, de l'Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle (Sylvie Chalaye, Pierre Letessier), se tiennent régulièrement chaque année depuis 2013. Initiée par Pierre Sauvanet, une convention de partenariat entre les deux laboratoires (IRET/SeFeA et CLARE/ARTES) a été signée avec en 2017, et permet notamment la publication des actes aux éditions Passage(s). Les “esthétiques jazz” en question s'interrogent précisément, non seulement sur le matériau musical ou musicologique du jazz, mais sur sa dimension anthropologique, historique, sociale, culturelle, à la fois dans les arts du son, les arts de l'image (peinture, photographie, cinéma), et les arts du spectacle vivant.

b) Faits marquants

Au nombre des faits marquants, on insistera plus particulièrement sur les actions déjà mentionnées ci-dessus.

Le colloque international De Bordeaux à Saint-Pétersbourg, Marius Petipa et le ballet ‘russe’ a été co-organisé par l’Opéra national de Bordeaux. Il s’est déroulé intégralement dans le salon Gérard-Boireau du Grand-Théâtre (Grand Foyer) et a accueilli une trentaine de participants, dont 9 chercheurs étrangers, et une centaine d’auditeurs venus de France et de l’étranger (Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Etats-Unis). Il a obtenu le patronage de la commission française pour l’UNESCO. Grâce au concours de Charles Jude, directeur du Ballet de l’ONB, le colloque a associé des professionnels qui ont livré leur témoignage sur l’interprétation des œuvres et apporté leur éclairage sur le style Petipa. Un spectacle d’extraits ballets de Petipa a été proposé par le Ballet national de Bordeaux spécialement pour l’occasion.

Pascale Melani a représenté l’université Bordeaux Montaigne, la MSHA et la Région Nouvelle-Aquitaine lors du colloque international Marius Petipa. L’Empire du ballet, de l’ascension à la chute organisé par le Théâtre Bolchoï, l’Institut national des arts et le Musée central du théâtre à Moscou.

Par ailleurs, le film franco-soviétique Troisième jeunesse de Jean Dréville a été sous-titré par les étudiants de l’université Bordeaux Montaigne et projeté le 21 octobre 2015 au cinéma UGC Ciné Cités de Bordeaux.

Le projet de recherche a inspiré l’exposition Marius Petipa. Étoilement d’une œuvre du Centre national de la danse à Pantin (un fascicule de plusieurs articles a été publié à cette occasion) et le film documentaire Marius Petipa, le maître français du ballet russe de Denis Dneguirev (producteur : Sophie Goupil, Les Poissons volants). Le film a été projeté en avant-première à l’Académie Vaganova à Saint-Pétersbourg et à la MSHA. Il a été diffusé sur Arte en décembre 2018.

Côté russe, le Projet Petipa a donné lieu à plusieurs expositions : notamment, l’exposition Deux siècles de Petipa au Musée national central du théâtre Alexis Bakhrouchine, du 7 mars au 10 juin 2018, à Moscou.