Revue Dix-Huitième Siècle - numéro 50 - Les lieux de l'art
Numéro coordonné par Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne), Fabrice Moulin (université Paris Nanterre) et Pierre Wachenheim (université de Lorraine)
Ce numéro voudrait proposer une réflexion sur les lieux de l’art, dans le sens le plus large qu’on puisse donner à cette formule (lieux où l’on produit les œuvres, où on les expose, où l’on enseigne leur pratique, où l’on discute d’art, etc.). Cette approche doit permettre de ressaisir la plupart des grands enjeux relatifs aux Arts au siècle des Lumières, tout en mobilisant des disciplines et des méthodes de recherche très diverses, entre histoire, histoire de l’art et approche littéraire. Si, de nos jours, l’art contemporain cherche manifestement ses lieux (espaces physiques, signalés et sans cesse mis à jour par des guides, ou lieux originaires, qui donnent à la création sa signification), le XVIIIe, âge du musée et du boudoir, est justement le siècle où les arts vont trouver et s’inventer des lieux, nouveaux et multiples. C’est là le résultat des considérables mutations que connaissent les Arts (leur statut, leur place dans la société) durant cette période : depuis leur institutionnalisation progressive et l’intégration des discours sur l’art dans le giron académique jusqu’à la crise et l’éclatement de ces institutions avec l’émergence conjointe d’un discours critique et d’un public.
Ce numéro propose de saisir ces enjeux non plus en s’interrogeant sur l’identité – artiste, critique, amateur, connaisseur – des protagonistes de l’art (qui ?) mais sur les lieux où l’art se fabrique, s’expose, se diffuse, mais aussi se discute et s’imagine (où ?). Il s’agit d’ouvrir des perspectives nouvelles, tant dans l’exploration des lieux (en mettant l’accent, au-delà des espaces bien connus du Salon et du musée, sur les lieux triviaux, alternatifs au monde académique...), que dans l’étude des rapports entre ces lieux (complémentarité, opposition, concurrence), de leurs mutations (désacralisation de l’œuvre d’art, autonomisation, marchandisation), en s’intéressant aussi aux passages d’un lieu vers un autre (circulation des discours et des goûts à travers l’Europe, figures de passeurs…), dans une approche en réseau, attentive aux interactions entre l’œuvre d’art et son site, qui sont désormais, pour les Lumières, un objet de pensée et de discours.
Calendrier:
remise des propositions: 20 décembre 2016 - réponses : fin janvier 2017
remise des articles (30 000 signes, notes et espaces incluses): 30 juin 2017
Contact des organisateurs: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.