Jacques Chessex ou comment s'inventer au miroir de Dieu, Jean-Michel Devésa, Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, "Imaginaires et écritures" n°8, 2015.
Le texte romanesque de Chessex procède comme un « tableau spectral » par rapport à la réalité historique, il opère par distorsions et décalages à partir de l'« image » qui en a déclenché l'écriture. C'est le cœur même de sa démarche et de son œuvre que d’enfouir dans la langue le secret qui le tenaillait, et de l’exhumer en l’ensevelissant dans un « flux de phrases ». Aussi ne faut-il jamais prendre aux mots Chessex. Sa littérature ne dit pas la vérité, il est inutile d’y chercher celle biographique de l’écrivain et de sa famille, elle délivre une vérité « vivante ». Ce « mentir-vrai » n’est pas un divertissement ni une diversion, c’est une épreuve et un exercice qui ouvre une voie, celle de l’imitation, pour accéder au divin. Chessex a donc bien écrit pour ne pas mourir. De la mort, en effet, il nous a toujours entretenus: à propos d’elle et surtout depuis ses abords. D’autant que, pour lui, Dieu n’était pas seulement un Dieu caché, il était de surcroît un Dieu muet.
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