Laure JOYEUX a soutenu sa thèse

 

 Les animalités de l'art. Modalités et enjeux de la figure animale contemporaine et actuelle

 

préparée sous la direction d'Hélène Saule-Sorbé

 

le 04 juillet 2013

 Résumé

 

Ma démarche de recherche comme de création s’articule autour de l’animalité dans ses relations avec l’art d’une part et autour des notions-clés que sont l’anthropomorphisme animal, le zoomorphisme, la métamorphose, la figure animale et l’hybridation, constantes thématiques, iconiques et plastiques de mes travaux d’autre part. Comment et pourquoi l’artiste convoque-t-il l’animal de manière récurrente et diversifiée ? Comment ont pu se jouer entre l’homme et l’animal, mais aussi aujourd’hui de manière frappante, des complémentarités physiques et matérielles, des affinités mentales, des tensions exacerbées ? Si l’animal est le témoin excentré du fonctionnement de nos sociétés, tel un miroir déformant et critique, que révèle sa figure aux prises avec l’art de nos comportements de bête sociale et de la relation que nous entretenons avec lui ? Le recours à des concepts émanant de différentes disciplines, en particulier des sciences humaines, a irrigué et éclairé les analyses d’œuvres : les nôtres, celles de l’art d’hier et d’aujourd’hui. Il s’en est dégagé leur densité sémantique quant à la teneur du lien qui nourrit le binôme homme-animal, que les situations mises en scène soient fictives ou réelles. Le parallèle entre pratiques d’expression plastique (imitation, caricature, assemblage, mise en scène) et figures de style (métonymie, métaphore, comparaison, allégorie) au sein des processus cités plus haut vise à mettre en valeur le caractère discursif des œuvres choisies. La convocation de l’animal bénéficie ainsi, au sein de notre thèse, d’une triple définition. L’image de l’animal, reflet et mémoire de notre humanité, accompagne l’homme, tel le paradigme – modèle vivant ou image modèle –, d’une certaine identité de l’homme – ses fragilités, ses révoltes, ses excès, ses obsessions, etc. La figure de l’animal est aussi à entendre comme une médiation, réussissant là où l’attaque et le dialogue directs ne sont plus possibles, parvenant à concilier les contraires. Ainsi investie, l’image ambigüe ou ambivalente de l’animal donne lieu à la multiplicité, à une extraordinaire fertilité iconographique et artistique. Ses figures, au défi de la forme monolithique, sont rarement isolées ; elles se croisent, se mélangent et s’interpénètrent.

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