Anne Julie Ausina a soutenu sa thèse :
Performer la Femme Sauvage, entre chienne et louve.
Itinéraire d'une lectrice de Virginie Despentes et de Clarissa Pinkola Estés
préparée sous la direction de Jean-Michel Devesa
4 juillet 2014 – 14 h 00
Salle des thèses
Membres du jury :
Lori Saint-Martin (UQAM)
Bernard Andrieu (Metz--Nancy)
Patrick Baudry (Bordeaux-Montaigne)
Jean-Michel Devesa (Bordeaux-Montaigne)
La performance, qui n'a pas cessé d'évoluer depuis les années 1960, est un médium qui invite à repenser les limites du corps. Elle est symbole de prise de contrôle de soi et d'un retour au charnel dans un monde contemporain régi par les machines. Médium privilégié des femmes et de leur auto-représentation, incarnation même de leur engagement féministe, transgression des valeurs religieuses, morales et aliénantes… elle s'articule entre le spectaculaire, la mise en scène ou l'exil, bouscule le réel grâce au direct et à l'effet parfois « coup de poing » qu'elle suscite. Elle navigue entre perte des repères, onirisme ou spiritualité artistique mais aussi entre politique sociale, radicalisme parfois et auto-dérision souvent. « Performer la femme sauvage » est une interrogation autour de la représentation, l'incarnation et la transgression du corps féminin et la prise de position « borderline » entre nature et culture, féminin-masculin, conte de fée et pornographie, chienne et louve, politique et poétique… Par le biais de deux écrivaines très distinctes mais qui ont une commune et impressionnante capacité à s'adresser à tous-tes, il sera question de voir comment certain-e-s artistes, grâce à leur engagement et leur force individuelle, permettent d'ouvrir une brèche dans laquelle toute personne peut se reconnaître. Ainsi, loin de cette « hétéro-normalisation » qui cantonne les femmes dans des rôles bien définis, la performance symbolise avant tout le droit de disposer de son propre corps sans entrave ni culpabilité, tout en invitant à se baser sur sa chair comme seule preuve d’existence. Développement intérieur et expérience ont fait de cette recherche le fruit d’un parcours singulier.