Après un premier colloque (Bordeaux 2012, Les dieux cachés de la science-fiction), un second volet aura lieu du 24 au 26 octobre 2013, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) :
C'ÉTAIT DEMAIN : ANTICIPER LA SCIENCE-FICTION
en France et au Québec (1890-1950)
Pour télécharger le PROGRAMME (pdf 4 pages)
cliquer sur l'affiche signée Lionel Cazaux →
Comité organisateur et scientifique
Patrick Bergeron (Département d'études françaises de l'Université du New Brunswick)
Patrick Guay (Chaire de recherche du Canada sur le roman moderne)
Natacha Vas-Deyres (EA CLARE Université Michel de Montaigne-Bordeaux3)
François Ouellet (Chaire de recherche du Canada sur le roman moderne)
Florence Plet-Nicolas (EA CLARE Université Michel de Montaigne-Bordeaux3)
Roger Bozzetto (Université d'Aix en Provence)
Danièle André (FLLASH, Université de la Rochelle)
Présentation
La littérature conjecturale française et québécoise de la première moitié du XXe siècle, que l'on n'appelait pas encore science-fiction, mais anticipation, merveilleux scientifique ou voyages extraordinaires, est travaillée par deux perspectives a priori paradoxales : la modernité politique, sociale et scientifique désignée par l'idéologie du Progrès est combattue par un profond courant pessimiste, sorte de « marque de fabrique » de l'anticipation française à partir des années 1920. Cette littérature entre alors dans l'ère d'un imaginaire dystopique ou contre-utopique, usant de l'altercation comme moyen systématique de subversion. La violence de ses représentations, notamment à l'œuvre chez des écrivains populaires, critique et cristallise l'émergence d'une barbarie moderne, alimentée par des idéologies se réclamant de la science et mises en œuvre grâce aux moyens techniques les plus avancés, montrant par cette position que la barbarie n'est pas un danger menaçant l'avenir mais le trait dominant du XXe siècle.
Ce colloque s'interrogera pour la première fois sur l'identité, les supports de production et la critique de ce champ culturel autonome (ou en voie de le devenir) en France et au Québec. Il mettra en lumière :
- Les œuvres d'auteurs français connus ou méconnus sous l'angle de l'anticipation et/ou de la littérature conjecturale : Régis Messac, René Barjavel, Jacques Spitz, Maurice Renard, Théo Varlet, Léon Groc, Jean Ray, Jean de la Hire, Gustave Le Rouge, Octave Béliard, René Thévenin, Camille Flammarion, Rosny aîné, Albert Robida, Claude Farrère, José Moselli, Renée Dunan, André Maurois, Marc Wersinger, Charles Dérennes, Raoul Brémon, Tancrède Vallerey, Gaston Leroux, Paul d'Ivoi, Ernest Pérochon, Arnould Galopin, Georges Le Faure, Han Ryner, etc.
- L'apparition de premières œuvres de science-fiction québécoise dans le contexte précédant la décennie charnière que seront les années 1960 : romans d'Ulrich Barthe, Jules Jehin, Ubald Paquin, Jean-Charles Harvey, Alexandre Huot, Emmanuel Desrosiers, Pierre Saurel (Daignault) etc., de même que l'intrusion de la conjecture dans les séries de fascicules comme Les aventures étranges de l'agent IXE-13 de Pierre Daignault.
- Une réflexion sur la théorisation du genre : en quoi la « proto-science-fiction » peut-elle être une matrice de la science-fiction moderne française ?
- L'originalité de la production artistique de cette période : les débuts du cinéma français (Alice Guy, Georges Méliès, Louis Feuillade, Marcel l'Herbier, Jean Epstein...), les collections, la littérature populaire et médiatique, les nouvelles inédites en volumes...
- La singularité thématique des œuvres (assombrissement progressif de l'Entre-deux guerres), leur dimension apocalyptique et la disparition supposée de cette production à la fin des années 1940.
- Les relations entre la science-fiction archaïque, le fantastique et la fantasy dans le domaine québécois.
- L'histoire (ou la focalisation sur un journal, une revue ou une collection : L'Illustration théâtrale, La Petite illustration, Je sais tout, Le Journal des voyages, Lectures pour tous, La Science illustrée, Sciences et voyages ; des collections comme « Les Romans mystérieux » ou « Grandes aventures, voyages excentriques » chez Tallandier par exemple....) des supports éditoriaux de ce corpus, parfois confondu avec la littérature dite « populaire » ; des interrogations sur la création et la nature littéraire même de certains textes (feuilletons par exemple) ou des productions dites médiatiques – voués à la plus large diffusion publique.
Pour en savoir plus sur le colloque 2012, cliquer sur l'affiche :