La Belle SaisonInitiée par le Ministère de la Culture et de la Communication en 2014, la Belle Saison s’achèvera à la fin de l’année 2015. Cette initiative avait pour ambition de révéler, d’accompagner et d’amplifier toutes les dynamiques artistiques et les projets culturels de qualité tournés vers les nouvelles générations.

Organisées par l’OARA et l’Université Bordeaux-Montaigne (laboratoires TELEM et CLARE/Artes), les journées des 10 et 11 décembre à Bordeaux et Pessac, doivent permettre de rendre compte de l’engagement de l’Aquitaine et d’envisager l’avenir en organisant le débat autour de deux thèmes :

Territoires et temporalités & Esthétique, politique et jeunes publics. 


Jeudi 10 décembre 2015 Au Molière Scène d’Aquitaine - Bordeaux 33, rue du Temple

Territoires et temporalités

LA BELLE SAISON, et après ? Le vœu, partagé par tous les acteurs, que cette opération nationale permette de renforcer les structures et la légitimité du spectacle vivant jeunes publics impose une démarche pragmatique. Aussi a-t-il semblé important de poursuivre la réflexion sur ses conditions de production et de diffusion en questionnant l’espace-temps du spectacle vivant jeunes publics. Ses espaces d’abord : les espaces de diffusion des œuvres jeunesse, tour à tour familiaux, scolaires, péri-scolaires, mais aussi l’espace administratif puisque la production du spectacle vivant ainsi que ses dispositifs de médiation, se déploient sur des territoires administratifs précis. Ainsi, au gré du jeu, mouvant, des compétences, l’échelle intercommunale - en charge de « politiques jeunesse » - devient un espace de référence. Et si ces frontières ou découpages de proximité sont importants, on peut également se demander quels espaces de diffusion ou de coopération dessineront les futures grandes régions pour le jeune public. Temps, ensuite, car les propositions jeunesse varient selon qu’elles s’adressent à « l’enfant » ou au « jeune », catégorie d’âge relative qui implique une adaptation des objets mis en jeu et des manières de les aborder. Si cette frontière d’âge est floue et mouvante du point de vue des formes esthétiques, elle constitue en revanche une barrière parfois étanche du point de vue des rythmes et temporalités sociales auxquelles sont soumis les écoliers ou les collégiens. Ces frontières impliquent des modes de production spécifiques et supposent que différents acteurs inventent des modalités de coopération, à tous les niveaux. Cette première journée du colloque « Politique du spectacle vivant » se déroulera autour de ces deux axes des territoires et temporalités.

 ProgrammeColloqueJeunesPublics-3

Vendredi 11 décembre 2015 À l’Université Bordeaux Montaigne - Pessac Salle Montaigne - Esplanade des Antilles

Esthétique, politique et jeunes publics

Colloque pluridisciplinaire organisé par MARIE DURET-PUJOL (CLARE-ARTES-EA 4593) et ALExAnDRE PéRAUD (TELEM - EA 4195), Université Bordeaux Montaigne

En questionnant les « politiques du spectacle vivant » jeune(s) public(s), il s’agit d’interroger, outre la question des politiques publiques, trois « ordres politiques » du spectacle vivant. Politique d’abord, au sens où le spectacle vivant jeune(s) public(s), repose sur une écriture (qu’elle soit dramatique ou scénique) qui aborde et véhicule, à l’instar de la littérature jeune public, des questions d’actualité ou de fond qui agitent le plus souvent la société contemporaine, de la sexualité au racisme en passant par les problématiques environnementales.

Politique encore parce que, par-delà les idées qu’il véhicule, le spectacle vivant jeunes publics propose des poétiques nouvelles qui viennent modifier le paysage des écritures et des scènes contemporaines. Ceci rejoint l’idée, proposée par Enzo Cormann, d’une « poélitique » c’est-à-dire d’une prise de parole dans l’espace public, adressée à une partie de la population particulièrement sensible, dans tous les sens du terme. En travaillant pour et à partir des enfants, cette forme de spectacle acquiert une portée politique essentielle car elle contribue à former le citoyen de demain en considérerant l’enfant spectateur non pas seulement comme un « spectateur de demain », à former et à éduquer, mais comme un spectateur à part entière faisant bel et bien partie de notre cité.

Politique enfin parce que le spectacle dit « jeune public » ne s’adresse finalement pas à l’enfant seul même s’il en est l’un des points d’origine et l’un des points d’horizon mais à l’enfant et à l’adulte dès lors réunis dans une même communauté de spectateurs.

La spécificité de ce théâtre se trouve ainsi dans sa capacité à multiplier, en fonction des personnes et des publics, les niveaux de lecture, multiplication qu’illustre la diversité des différentes appellations qui s’attachent à le nommer : « théâtre de jeunesse », « théâtre pour la jeunesse », « théâtre jeune public », « théâtre pour les jeunes publics ».

La politique du spectacle vivant jeunes publics ne renvoie donc pas seulement aux intentions politiques des artistes œuvrant dans ce champ, ni aux mesures de soutien public, elle implique plus globalement les liens qu’entretiennent la création, la pratique collective et la décision culturelle publique dans le cadre de cet espace-temps particulier créé par la diffusion de ces formes artistiques émergentes. Aussi convient-il de prendre en compte et les enjeux esthétiques du double acte créatif que constituent l’écriture et la production spectaculaire de ces formes, et la nécessaire interrogation sur les enjeux pédagogiques, didactiques et éducatifs qui en sous-tendent l’exploitation scolaire ou péri-scolaire. Cette double approche permettra d’analyser, en France et à l’étranger, la manière dont ces formes de spectacularisation des textes créent les conditions d’un savoir ou d’une appropriation d’un savoir qui appelle une réflexion corollaire sur la médiation.

 

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 ProgrammeColloqueJeunesPublics-1