La Mélancolie
édité par Gérard Peylet, 
Eidôlon n°102, 
Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, 2012 
 
102 mélancolie eidolon-couvCe livre se présente comme un prolongement, en particulier sur le plan littéraire et philosophique, de la très belle exposition organisée au Grand Palais qui a donné lieu en 2005 à un volume, publié chez Gallimard sous la direction de Jean Clair : Mélancolie, génie et folie en Occident.
De l’antiquité au XVIIIsiècle, on a longtemps considéré la mélancolie comme une tristesse prolongée qui provenait d’une humeur corrompue. Dès le départ, avec la thèse humorale de la mélancolie, une humeur naturelle du corps engendre des représentations imaginaires : la bile noire a partie liée avec la nuit, la mort, un poison, un feu sombre, une matière lourde qui enténèbre l’esprit.
Depuis la fin du XVIIIe, la mélancolie a fasciné les écrivains de la modernité. Dans ce chassé-croisé entre l’âme et le corps, le métaphysique et le physique, la mélancolie demeure le plus souvent insaisissable. On continue d’interroger la mélancolie pour savoir si sa souffrance est somatique ou psychologique. Vue de l’extérieur, la mélancolie pourrait être une pathologie, vue de l’intérieur, c’est une façon d’appréhender et d’habiter le monde.
La création littéraire est a priori peu compatible avec l’état de mélancolie caractérisé par l’apathie, l’ennui, l’inaction. Rendre compte par l’écriture de la mélancolie n’est-ce pas la surmonter, la détourner, la convertir en énergie littéraire ? Mais ce faisant la mélancolie ne finit-elle pas par être un « état littéraire » ?
 

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