mardi 24  novembre 2015, à 17h30, à la MSHA.

Conférence de Pascal-Emmanuel Gallet :

« Une serpente et des médias, métaphore et métamorphose? »

 Lac noir

logo ERCIFPtLogoTransfoMSHADans le cadre du séminaire commun ERCIF "L'imaginaire (du) féminin à l'épreuve de l'animalité" et programme transversal "Transformations de Soi, Dynamiques sociales et Constructions identitaires".

 

Pascal-Emmanuel Gallet, Paris.

Critique littéraire, écrivain, réalisateur et d’organisateur de manifestations audiovisuelles internationales qui l’a fait nommer président d’une commission d’experts d’Etats membres de l’Unesco sur les moyens audiovisuels au service du développement culturel (1983). A la fin des années 1980, il a contribué par diverses performances et réalisations à développer le concept de « composition de médias » tout en poursuivant ses travaux d’ethnographie.

 

Présentation de sa  composition de média Lac noir, une initiative du ministère des Affaires étrangères, dont les partenaires français sont en particulier Radio-France, l'INA-GRM et la BNF. 

 

Lac Noir fait suite à Brise-Glace, que le musée du CNAM avait présenté lors de son exposition Les Trois Révolutions du Livre en 2002/2003. Lac Noir  joue des médias et des technologies de la communication omniprésente et multiple propre à nos sociétés.

 Les oeuvres originales composant Lac Noir, toutes inspirées par l’étrange figure d'une serpente, Mélusine transylvaine aperçue dans une baraque de foire à Negreni-Fekete To (le lac noir), aux confins du Bihor il y a quarante ans, ont été réalisées pour le livre, le cinéma, la télévision, internet ou l’espace muséal ;  musiques, photographies, œuvres d’art plastique et numérique, installations, publications en ligne.

A l’image de la serpente initiale qui l’inspire, Lac Noir, oeuvre-chimère, poursuit le point du passage, ou se joignent et se distinguent le même et l'autre, par des effets d’échos et des reprises de thèmes d’une œuvre à l’autre, d’un média l’autre, dans un incessant glissement entre réel et imaginaire.

Conjuguant ainsi un mythe archaïque de nos campagnes et une expression résolument contemporaine, Lac Noir, par sa structure même, sera comme une allégorie du regard de l’homme d’aujourd’hui immergé dans les liens de communication, et constituera en une scène d’un nouveau genre l’édifice des médias.

Outre la dramaturgie de médias que permettra Lac Noir par la publication ou la diffusion coordonnée sur quelques semaines des œuvres qui le composent, une scénographie devra mettre ces œuvres en espace, en un lieu unique, dans un continuum rythmé par des objets-serpentes recueillis en Transylvanie ou imaginaires, objets d’usage quotidien, objets à fonction magique destinés à des enchantements. On espère ainsi contribuer à enchanter ou réenchanter le regard des visiteurs, conduit d’œuvre en œuvre par ces objets associant le merveilleux et la trouvaille technique populaire, dans un labyrinthe de communication.