Cette J.E. a donné lieu à un ouvrage augmenté d’autres contributions :  L’exemplarité épistolaire, Maria Cristina Panzera (dir.),Pessac, PUB, coll. « Eidôlon » 107, 2013.

Lexemplarite épistolaire L’exemplarité épistolaire : recueils et modèles de lettres du Moyen Âge à la fin de la Renaissance, Journée d’étude, Bordeaux, 11 mai 2012 (responsable : Maria Cristina Panzera).

Responsable : Maria Cristina Panzera.

Compte-rendu : Genre polyvalent et multiforme, l’écriture épistolaire qui se développe dès la fin du Moyen Âge pour asseoir sa fortune littéraire à la Renaissance apparaît de plusieurs points de vue en rapport à l’exemplarité. De Cicéron à Pétrarque, d’Érasme aux auteurs des livres pour secrétaires qui affluent sur le marché éditorial aux XVIe et XVIIe siècles, l’écriture épistolaire ne cesse en effet de se plier, sous la plume des écrivains, à de nouvelles exigences d’expression littéraire, entre tradition et modernité. Accédant au statut de genre littéraire, portée par l’élan humaniste et le classicisme de la Renaissance, la lettre finit par acquérir définitivement une valeur exemplaire pour proposer des modèles de style, de langue, tout en contribuant à façonner les formes du vivre ensemble et les représentations de l’homme en société.

Le discours sur l’exemplarité épistolaire a été délaissé jusqu’alors par la critique, plus portée sur l’étude de cette question dans la nouvelle, le roman ou l’écriture autobiographique. Il importait de faire le point sur ce champ de recherches. Cette journée d’étude s’est voulue ouverte à des chercheurs de lettres ou d’histoire travaillant sur des problématiques de l’écriture épistolaire dans l’espace culturel européen. Dans une perspective pluridisciplinaire, les approches de la notion d’exemplarité ont été multiples : elles ont permis de suivre l’émergence de diverses figures du je épistolaire, qui se veulent exemplaires car elles proposent des paradigmes de vie fondés sur des valeurs notamment intellectuelles, philosophiques ou spirituelles. Elles ont aussi souligné l’importance des réseaux de correspondance et des modèles de sociabilité, sans négliger enfin la dimension pédagogique propre à l’enseignement scolaire de l’art de la lettre et aux manuels.

 

Cette J.E. fait partie d'un programme de recherche consacré à l’écriture épistolaire et dirigé par Maria Cristina Panzera :

L’écriture épistolaire a fait l’objet d’une attention théorique constante depuis les artes dictaminis médiévales jusqu’aux modi epistolandi des humanistes et aux traités pour secrétaires en langue vernaculaire qui apparaissent au XVIe siècle en Europe. La question de la continuité entre modèles humanistes et livres de lettres à la Renaissance n’a pas encore reçu l’attention qu’elle mérite, puisque les critiques se concentrent davantage sur l’invention de l’imprimerie et donc sur le paradigme de la rupture culturelle (nouveau public, nouvelles formes de communication). C. Panzera a étudié particulièrement la figure de F. Sansovino, premier théoricien de l’art de la lettre en langue vernaculaire en Italie (Del Secretario, Venise 1564) afin d’éclairer les liens avec l’humanisme latin du XVe et l’enseignement d’Erasme. De nombreuses publications ont été faites sur le sujet. D’autre part, l’organisation d’une journée d’étude puis d’un colloque a permis l’élargissement de cette problématique de recherche et la constitution d’un réseau de collaborateurs avec des partenaires italiens, espagnols et canadiens.